Parc de sculptures
Bignan, Morbihan, Bretagne
Installée depuis mars 2015
Directeur : Olivier Delavallade
En résidence à Kerguéhennec, Matthieu Pilaud a choisi d’investir « un espace charnière, au carrefour de deux chemins, une petite clairière d'où s'élancent de grands arbres ». S’accrochant aux troncs sans pour autant les meurtrir, la sculpture qu’il construit se développe en une succession de modules hexagonaux de bois de charpente. Ce sont les arbres mêmes, – six érables et six tulipiers de Virginie –, qui par leur position déterminent les points d’inflexion de la ligne serpentine. Comme un organisme en croissance, cette structure filaire relie les arbres entre eux, traverse l’enchevêtrement des troncs et des branches en induisant un regard horizontal dans un paysage de verticales. Mais c’est aussi à la déambulation qu’invite une telle œuvre, par le chemin qu’elle dessine dans les hauteurs, proposant ainsi d’entrer en relation étroite avec la nature.
« Shakespeare : rendez-vous d'une rose et d'une hache... », écrivait Cioran dans Syllogismes de l’amertume. Mathieu Pilaud s’est inspiré de cette rencontre des opposés pour nommer l’œuvre qu’il déploie au cœur de la forêt de Kerguéhennec. Convoquant tout un imaginaire, ces deux mots associent la brutalité à la délicatesse, mais évoquent aussi un certain rapport de l’homme à la nature : le bois que l’on fend, grâce auquel on construit, et le rosier qui grimpe et s’enroule sous la forme d’élégantes arborescences. En une fusion de ces deux énergies, l’œuvre de Mathieu Pilaud propose un équilibre entre art et nature. Enfin, à chaque extrémité de l’œuvre prennent place des formes en acier soudé que l’artiste décrit comme des « objets hybrides entre le masque, le bouclier ou le blason... [et qui] sont les feuilles, les fruits, les visages de ce grand arbre couché qui danse entre ses congénères ».
Florence Jaillet
Production :
Domaine de Kerguehennec
Aide à l'installation :
Remerciement :
Fanny Didelon
Photographies :
©Domaine De Kerguehennec
©Matthieu Pilaud